All that remains, la route vers son océan

COUP DE COEUR CINEMA – “Le plus grand capital n’est pas l’argent, mais vos idées”, concluait Freddy Buache, à l’issue d’un de ses cours sur l’histoire du cinéma, dans un auditoire de jeunes étudiants captivés. ALL THAT REMAINS, le premier long-métrage de Pierre-Andrian Irlé et Valentin Rotelli en est une singulière illustration. Quatre acteurs, un scénario particulier, mais surtout une manière originale de (dé)rouler l’histoire de ce road movie. Un pied sur la côte californienne, l’autre au Japon et ce mystère qui plane: qui sont ces personnages et quelle est leur quête intérieure? Interview avec les deux réalisateurs, Pierre-Adrian Irlé et Valentin Rotelli.

– Comment vous est venue cette idée d’histoire et la manière de l’aborder?
Nous sommes partis d’un court-métrage que nous avons réalisé en 2007, BIG SUR. Le film racontait une histoire dans laquelle existait un troisième personnage qu’on ne voyait pas. On a eu envie de développer ce troisième personnage et développer le potentiel narratif du court-métrage. Aujourd’hui, ALL THAT REMAINS revisite en partie ce court-métrage.

– Vous mentionnez que les acteurs ne découvraient la partie qu’ils allaient jouer que jour par jour. Cela doit être peu habituel pour eux. Comment ont-il réagi?
Les acteur ont tout de suite aimé l’idée de travailler chronologiquement et de découvrir l’histoire au fil de son déroulement. Cependant, cela a suscité au début des interrogations, parfois des peurs, mais on a bâti une relation de confiance avec tous les acteurs.

– Comme une bonne partie des sentiments n’est pas explicitée verbalement, mais par le jeu d’acteur, comment avez-vous préparé les comédiens? Avez-vous effectué une longue période de répétition ou avez-vous privilégié leur spontanéité?
Nous avons travaillé sur deux axes: d’une part, nous avons exploré en détail très en amont la vie de chaque personnage, afin que les acteurs se les approprient au maximum. D’autre part, nous avons tourné le film de manière séquentielle et chronologique. Ces deux éléments font que les acteurs vivaient les scènes dans la peau des personnages au plus proche de la réalité de la vie. Ils connaissaient chacun les motivations de leur voyage, mais ne savaient pas les évènements qui allaient jalonner leur chemin. On a essayé de recréer une situation proche de la réalité, très naturaliste.

– Vous avez tourné aux USA et au Japon. Vous avez tous deux réalisé le film. Avez-vous chacun dirigé une équipe par pays?
Non, nous avons collaboré sur toute la ligne. C’est un travail de ping-pong d’idées, de débats, de consensus, qui permet à des jeunes réalisateurs comme nous de se confronter et de remettre en question les choix de chacun et de nous dépasser. Nous l’avons vécu comme une saine collaboration créative et pas comme un partage des tâches.

– Combien de jours de tournage avez-vous effectué?
Nous avons tourné en tout une vingtaine de jours.

– Combien de personnes composaient l’équipe de tournage? A combien de caméras avez-vous tourné?
Il y avait une équipe de sept personnes: deux acteurs, un ingénieur du son, un assistant de production, un assistant-réalisateur, et les deux réalisateurs. Nous étions équipés d’une seule caméra numérique HD et de quelques lumières LED pour les intérieurs.

– Une anecdote de tournage?
La voiture de jeu, une Toyota TownAce 1978, est tombée en panne…. à Toyota City, et ça s’est révélé très difficile de la faire réparer dans cette ville!

– Quels sont vos roadmovies préférés? Pourquoi?
Nous avons beaucoup été touché par le travail de Wim Wenders (Paris Texas, Don’t come knocking, etc). Des personnages forts et en transition, des cadrages surprenants, une esthétique des lieux.

– Quelles sont vos projets à venir?
Nous avons chacun un projet indépendant et un projet en commun. C’est un peu tôt pour en parler, mais on peut dire que ce dernier sera aussi un travail qui impliquera les acteurs très en amont et que comme pour ALL THAT REMAINS, il ne sera pas réalisé de manière traditionnelle.

ALL THAT REMAINS, sur les écrans suisses en ce moment.

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